Le pluralisme dans les médias audiovisuels pendant les élections législatives et présidentielles
Au lendemain des élections législatives et présidentielles 2014, La Haute Autorité Indépendante de la communication audiovisuelle a organiséune conférence de presse,le vendredi 26 décembre 2014. Cette conférence a été l’occasionpourprésenter les résultats du rapport final relatif au respect du pluralisme dans la couverture médiatique durant la campagne électorale pour le deuxième tour des présidentielles et évaluer l’ensemble des infractions commises durant les périodes électorales législatives et présidentielles.
Concernant le respect du pluralisme, la HAICA a monitoré, durant la période électorale, les programmes des chaines de radio et de télévision et a publié une série de rapports sur la couverture médiatique des campagnes pour les élections législatives (1er rapport du 4 au 10 octobre- 2éme rapport du 4 au 24 octobre 2014), pour le premier tour des élections présidentielles (1er rapport du 1er au 7 novembre – 2ème rapport du 1er au 21 novembre 2014) et pour le deuxième tour des élections présidentielles (du 9 au 19 décembre 2014).
Le monitoring de la HAICA avaitpour objectif lecontrôle durespect du droit d’accès des acteurs politiques aux médias audiovisuels,sur la base de l’égalité proportionnelle entre les listes candidates et les candidats pendant les élections législatives et selon le principe d’égalité absolue entre les candidats pendant les élections présidentielles,conformément à l’article 9 de la décision conjointe ISIE-HAICA du 5 juillet 2014 fixant les règles et procédures relatives à la campagne électorale dans les médias audiovisuels.
Le monitoring a permis de constater l’existence d’un décalage dans le respect du droit d’accès des listes candidates et des candidatsentre les différents médias audiovisuels,d’une part etentre les chaines de radio et de télévision, d’autre part.
Une différence a été également constatée, quant au respect du pluralisme, entre les élections législatives et les élections présidentielles.
Les différentes parties concernées par le processus électoral, y compris la HAICA, sont appelées às’approfondir la réflexion sur ces résultats ainsi que sur les causes qui ont engendré de tellesviolationset le non-respect de dispositif électoral.
Ence qui concerne les infractions électorales, on peut distinguer 5 catégories :
- Des infractions relatives à la diffusion des résultats des sondages pendant la campagne électorale ou pendant la période du silence électorale.
- Des infractions relatives à la diffusion de la publicité politique.
- Des infractions relatives à la violation du silence électoral par le recours àla propagande au profit des candidats ou la tentative d’influencer les électeurs.
- Des infractions relatives à la violation des principes de neutralité et de respect de l’intégrité physique des candidats et de leur dignité.
- Des infractions relatives à la violation par les candidats de l’interdiction d’usage des médias étrangers qui diffusent vers le public tunisien. A cet égard la HAICA a, après vérification, informé l’ISIE à propos del’usage des médias audiovisuels étrangers par certains candidats, conformément à l’article 73 de la loi électorale.
Malgré toutes ces violations, un esprit de collaboration et d’entente a régné tout au long de la période électorale entre la HAICA et la plupart des médias. Il a été renforcé par l’approche participative mise en place par le dispositif juridique électoral, par l’organisation des sessions de formation et de coordination et des conférences de presse et par la présentation des rapports successifs relatifs au pluralisme.
Cependant, l’alignement de certains médias en faveur departis politiquesou d’acteurs politiques constitue un des principaux dangers qui menace la crédibilité du paysage médiatique et enfreint le développement de la régulation qui vise à garantir la liberté d’expression et le respect des normes professionnelles et l’éthique journalistique.