Mario Giuseppe Varrenti : Assurer une bonne gouvernance est particulièrement important dans le monde des médias
‘‘ Le jumelage entre la HAICA, le CSA et l’INA s’inscrit dans le prolongement d’une longue histoire de collaboration entre la Tunisie et l’Europe. De nombreux jumelages ont été noués entre des pays membres de l’Union européenne et la Tunisie. Pour Mario Giuseppe Varrenti, ce jumelage fait intervenir des instances dont le rôle démocratique est d’une importance capitale à l’intérieur du paysage médiatique. ’’
59 jumelages ont déjà été menés en Tunisie. Pourquoi l’Europe choisit cette approche de collaboration ?
Le jumelage, c’est avant tout un outil de coopération qui existe depuis 20 ans et qui a fait ses preuves. Nous avons d’abord débuté avec les pays qui négociaient leur adhésion à l’Union Européenne. Nous avons ensuite élargi ce principe aux pays voisins de l’Union, comme la Tunisie. C’est un instrument qui a deux forces principales. Premièrement, il réunit des homologues et donc des institutions qui sont capables de collaborer et d’échanger des bonnes pratiques. Ensuite, le jumelage est un instrument qui n’est pas imposé. Il est le fruit d’une demande et permet de couvrir des thématiques très larges comme le renforcement de la bonne gouvernance des institutions tunisiennes et des droits de l’homme.
Pourquoi ce jumelage en particulier ?
La Tunisie a adopté une nouvelle Constitution en 2014 et a choisi un modèle de gouvernance démocratique qui « divise » les pouvoirs en place et prévoit la création d’instances indépendantes. L’union a décidé de soutenir largement cette approche en renforçant les processus démocratiques par le biais de jumelage et de tous les instruments de coopération dont elle dispose. Il est fondamental que ces instances indépendantes puissent veiller à ce que les règles soient appliquées de manière égalitaire auprès de l’ensemble du secteur. On le sait, en l’absence d’une instance qui contrôle les règlements, le risque est bien réel que la loi du plus fort l’emporte. Ceux qui ont, par exemple, des moyens financiers plus importants peuvent tirer profit de l’absence de contrôle. C’est particulièrement important dans le domaine des médias vu l’impact de ce secteur sur les citoyen.ne.s. L’enjeu de cette instance est de garantir un accès à l’information qui soit équitable et diversifié.
Qu’attendez-vous de ce jumelage entre la HAICA, le CSA et l’INA ?
La HAICA est une instance qui, depuis sa création en 2013, a déjà fait ses preuves. Elle a vécu de grandes échéances. Je pense précisément à l’élection présidentielle de 2014 et aux municipales de 2018. Elle dispose maintenant d’une série d’acquis. Notre attente est de maintenant capitaliser et pérenniser le travail qui a été accompli dans le passé et qui sera mené dans le cadre du jumelage.